La bioluminescence est de nos jours très utile pour les recherches médicales. En effet, certains chercheurs se servent de la GFP (green fluorescente protéine provenant d’une espèce de méduse bien particulière, Aequorea Victoria décrite par Osamu Shimamura). Ces études consistaient à décrypter le fonctionnement des pores nucléaires qui sont de grands complexes protéiques traversant l'enveloppe nucléaire, étant une double membrane entourant le noyau des cellules eucaryotes (Les pores nucléaires permettent les échanges entre le noyau et le cytoplasme). La protéine permet ainsi d’observer l'expression du patrimoine génétique des cellules (en fonctions des allèles codant modifiés à l'avance afin que la protéine GFP soit synthétisée.
Ces avancées scientifiques sont désormais employées en médecine car une fois le gène de la GFP inséré dans le génome d’une cellule, elle se multiplie avec elle ce qui permet au médecin d’étudier les déplacements et divisions des cellules filles.
Pour cela la GFP est utilisée comme gène rapporteur et est associée avec un gène d’intérêt. Le gène codant pour la GFP est placé dans la zone du gène qui code la protéine d’intérêt. Elles seront alors contrôlées par la même séquence régulatrice. Lorsque le gène sera exprimé, la protéine d’intérêt sera synthétisée et la GFP également. On peut ainsi observer directement l’expression de ce gène dans la cellule si le gène d’intérêt s’exprime dans cette cellule. L’observation se fera par le biais de lumière d’une certaine longueur d’onde.
La GFP est souvent utilisée car elle possède plusieurs avantages : tout d’abord elle n’interagit dans aucun processus biologique d’intérêt, elle peut se répandre rapidement dans la cellule car c’est un monomère. De plus, tandis que les gènes rapporteurs utilisés avant la GFP (comme la fluorescéine) devaient tuer la cellule afin de l’observer tandis que la GFP s’accumule dans les cellules vivantes ce qui permet de voir l’évolution de cette cellule (ou organisme). Enfin la GFP une fois introduit dans le génome de la cellule se transmet par mitose aux cellules filles.
La GFP est utilisée en microscopie à fluorescence car elle n’est pas dangereuse une fois illuminée. Elle permet d’observer une fois liée avec une protéine l’expression de celle-ci ou de protéine similaire. Cette technique peut être réalisée in vitro ou in vivo (à l'intérieur ou à l'extérieur de la cellule).
Système vasculaire d'un embryon de poisson zèbre :
L'image ci dessus représente le système vasculaire d'un embryon
de poisson zèbre, tracé grâce à la GFP, qui n'a été implantée que dans les cellules vasculaires.
Des recherches sont effectuées sur des lignées de rats transgéniques à la GFP car la majorité des cellules ayant été marquées avec un gène rapporteur déclenche une réaction immunitaire chez l’hôte une fois introduit. Cependant les lignées de rats qui expriment à haute dose la GFP dans leurs cellules pourraient être utilisé afin que leurs cellules servent de cellules souches pour un autre hôte en diminuant les risques de rejet.
La GFP est également très utilisée dans la recherche sur le cancer afin de pouvoir suivre les cellules cancéreuses. On utilise en effet ces cellules avec de la GFP afin de modéliser la métastase ( mécanisme par lequel les cellules cancéreuses s'étendent aux organes).
Cette technique d'imagerie bioluminescente est également possible en liant les gènes codant pour la luciférine et la luciférase à d'autre gènes s'exprimant dans les cellules que l'on veut observer. Car tous les êtres vivants possèdent de l'ATP, et celle ci permet d'activer la réaction entre la luciférine et la luciférase. En ajoutant donc de la luciférine et de la luciférase dans un organisme vivant, la réaction bioluminescente va se produire dans son organisme et il va être possible de suivre les cellules cancéreuses. Cependant cette luminescence produite ne peut être vue à l'intérieur du corps qu'à l'aide d'une caméra ultrasensible détectant les photons émis in vivo (dans les cellules). La caméra doit être pour cela refroidie et l'animal anesthésié.
Cette pratique est utilisée de nos jours en recherche afin de détecter les caractéristiques d'une tumeur, la présence d'une micrométastase chez des petits animaux ou bien encore de mesurer la charge tumorale.
Cette avancée médicale est très importante, en effet la grande dangerosité du cancer est due à sa prolifération rapide. Les cellules cancéreuses se détachent de la tumeur principale et vont se placer ailleurs dans le corps en se fixant sur les parois vasculaires de l'organe ciblé. Ces cellules se déplacent via les voies sanguines où elles agissent avec les composants présents. Une fois ce stade atteint le cancer devient résistant aux thérapies anti-cancéreuse existant de nos jours. Cela est dû au fait que la détection du processus métastatique est tardive. Ainsi les médecins pourraient un jour suivre l’évolution et les déplacements des cellules cancéreuses chez l'être humain, cela leur permettrait de contrer ou de ralentir leurs effets. Ils pourraient évaluer la croissance des cellules et évaluer si un traitement est efficace ou non et ainsi changer de traitement si celui-ci est inefficace chez un individu.
Test cancérologique par imagerie bioluminescente de rats :
Les rats ci-dessus ont subi une injection de cellules du cancer du sein transfectées par un gène codant pour la luciférase (c'est à dire qui exprime la luciférase). Cette enzyme va alors catalyser l'oxydation de la luciférine qui aura préalablement été injectée dans l'animal. L'énergie chimique formée sera transformée en énergie lumineuse et la cellule deviendra observable!
Les cellules qui se développeront pourront ainsi être observée par le biais de leur bioluminescence. Comme nous pouvons l'observer sur l'image :
Plus l’intensité lumineuse est forte (longueur d'onde élevée) plus la réplication des cellules cancéreuses est importante.
Cette technique est aussi utile pour la recherche médicamenteuse, en effet une expérience a déjà été réalisée sur des souris greffées de cellules cancéreuses. Les chercheurs peuvent grâce à la luminescence, observer la métastase tout au long du traitement anti-cancéreux ou de la thérapie génique (technologie médicale se servant de l'ADN comme un produit pharmaceutique). Les gènes et les fragments de gènes sont transférés au patient afin de prévenir, de traiter ou de guérir une maladie). L'avantage principal de l'imagerie médicale par bioluminescence est la possibilité d'un suivi en temps réel des processus biologiques.
Viabilité : Recherche et compréhension du fonctionnement cérébral : Le Brainbow à récemment vu le jour. Il consiste à introduire sur des gènes différents s'exprimant dans les neurones trois protéines fluorescentes de couleurs différentes. On peut ainsi visualiser les différents neurones d'un tissu cérébral et son activité (technique publiée en 2007 dans la célèbre revue scientifique Nature).
Brainbow :
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